Il y a quelques ann&eacute;es, le R. P. Lacombe, l&rsquo;organisateur de l&rsquo;excursion que nous allons raconter, &eacute;tait missionnaire dans l&rsquo;extr&ecirc;me-ouest de la r&eacute;gion des prairies, &agrave; Calgary. &nbsp;<br />Un jour, il re&ccedil;ut de Winnipeg une d&eacute;p&ecirc;che ainsi con&ccedil;ue : &laquo; Venez d&icirc;ner avec moi, demain soir, dans mon char-palais, &agrave; Calgary. &mdash; Geo. Stephen.&raquo; Le P. Lacombe en croyait &agrave; peine ses yeux ; car le chemin de fer, plus ou moins compl&eacute;t&eacute; dans la prairie, n&rsquo;&eacute;tait pas encore en op&eacute;ration. Mais, le lendemain, il n&rsquo;y avait plus &agrave; douter : un train sp&eacute;cial arrivait &agrave; Calgary, apr&egrave;s avoir franchi l&rsquo;immense prairie en 32 heures. Le bon missionnaire se h&acirc;ta de venir souhaiter la bienvenue aux distingu&eacute;s visiteurs. Sir George Stephen &mdash; qui &agrave; cette &eacute;poque n&rsquo;&eacute;tait pas encore arriv&eacute; &agrave; la prairie &mdash; vint au devant de lui, et lui serra la main ; et comme le P&egrave;re le f&eacute;licitait sur sa course rapide &agrave; travers les prairies, et sur les progr&egrave;s de sa grande entreprise, sir George, avec un entrain plein de gaiet&eacute; et d&rsquo;humour, lui montra la formidable cha&icirc;ne des Rocheuses, dont les cimes blanches et grises dentelaient l&rsquo;horizon d&rsquo;azur..