C&rsquo;&eacute;tait Dakar !<br />Ce bloc de pierres blanches : le palais du gouverneur g&eacute;n&eacute;ral.<br />&Agrave; notre droite : Gor&eacute;e, l&rsquo;&icirc;le o&ugrave; les derniers n&eacute;griers embarquaient les derniers esclaves sur un bateau qui s&rsquo;appelait le Rendu.<br />Le Rendu qui ne rendait jamais rien !<br />Les passagers de notre paquebot &eacute;taient d&eacute;j&agrave; casqu&eacute;s et en blanc. Depuis le matin, chacun prenait de la quinine. On avait dit adieu aux plaisirs de bien boire, de bien manger, de respirer librement et surtout d&rsquo;avoir les poils secs. Pour mon compte, j&rsquo;&eacute;tudiais le moyen de remplacer le mouchoir par une serviette-&eacute;ponge. On aurait dit que l&rsquo;on avait mis le ciel et la mer sous mica. La nature &eacute;tait congestionn&eacute;e. C&rsquo;&eacute;tait l&rsquo;Afrique, la vraie, la maudite : l&rsquo;Afrique noire.