Au d&eacute;but du r&egrave;gne de Louis XVIII, Edmond Dant&egrave;s, marin, est accus&eacute; &agrave; tort de bonapartisme et enferm&eacute; dans la prison d&rsquo;If, sur l&rsquo;&icirc;le du m&ecirc;me nom, au large de Marseille. Apr&egrave;s 14 ann&eacute;es il r&eacute;ussit &agrave; s&rsquo;&eacute;chapper, et s&rsquo;empare du tr&eacute;sor de l&rsquo;&icirc;le de Monte-Cristo, qui lui a &eacute;t&eacute; r&eacute;v&eacute;l&eacute; par un compagnon de captivit&eacute; (l&rsquo;abb&eacute; Faria). Devenu riche et puissant, il entreprend, sous le nom de comte de Monte-Cristo, de se venger de ses ennemis, qui l&rsquo;ont accus&eacute; ou ont b&eacute;n&eacute;fici&eacute; directement de son incarc&eacute;ration pour s&rsquo;&eacute;lever dans la soci&eacute;t&eacute; : le comte de Morcerf (alias Fernand Mondego, son rival en amour), le banquier Danglars (qui a r&eacute;dig&eacute; la d&eacute;nonciation), le procureur du Roi de Villefort (qui l&rsquo;a envoy&eacute; en prison bien que le sachant innocent).|Wilip&eacute;dia|<br /><br />Extrait<br />| |1|. Marseille. &ndash;&nbsp;L&rsquo;arriv&eacute;e.<br />Le 24 f&eacute;vrier 1815, la vigie de Notre-Dame de la Garde signala le trois-m&acirc;ts le Pharaon, venant de Smyrne, Trieste et Naples.<br />Comme d&rsquo;habitude, un pilote c&ocirc;tier partit aussit&ocirc;t du port, rasa le ch&acirc;teau d&rsquo;If, et alla aborder le navire entre le cap de Morgion et l&rsquo;&icirc;le de Rion.<br />Aussit&ocirc;t, comme d&rsquo;habitude encore, la plate-forme du fort Saint-Jean s&rsquo;&eacute;tait couverte de curieux&nbsp;; car c&rsquo;est toujours une grande affaire &agrave; Marseille que l&rsquo;arriv&eacute;e d&rsquo;un b&acirc;timent, surtout quand ce b&acirc;timent, comme le Pharaon, a &eacute;t&eacute; construit, gr&eacute;&eacute;, arrim&eacute; sur les chantiers de la vieille Phoc&eacute;e, et appartient &agrave; un armateur de la ville.<br />Cependant ce b&acirc;timent s&rsquo;avan&ccedil;ait&nbsp;; il avait heureusement franchi le d&eacute;troit que quelque secousse volcanique a creus&eacute; entre l&rsquo;&icirc;le de Calasareigne et l&rsquo;&icirc;le de Jaros&nbsp;; il avait doubl&eacute; Pom&egrave;gue, et il s&rsquo;avan&ccedil;ait sous ses trois huniers, son grand foc et sa brigantine, mais si lentement et d&rsquo;une allure si triste, que les curieux, avec cet instinct qui pressent un malheur, se demandaient quel accident pouvait &ecirc;tre arriv&eacute; &agrave; bord. N&eacute;anmoins les experts en navigation reconnaissaient que si un accident &eacute;tait arriv&eacute;, ce ne pouvait &ecirc;tre au b&acirc;timent lui-m&ecirc;me&nbsp;; car il s&rsquo;avan&ccedil;ait dans toutes les conditions d&rsquo;un navire parfaitement gouvern&eacute;&nbsp;: son ancre &eacute;tait en mouillage, ses haubans de beaupr&eacute; d&eacute;croch&eacute;s&nbsp;; et pr&egrave;s du pilote, qui s&rsquo;appr&ecirc;tait &agrave; diriger le Pharaon par l&rsquo;&eacute;troite entr&eacute;e du port de Marseille, &eacute;tait un jeune homme au geste rapide et &agrave; l&rsquo;&oelig;il actif, qui surveillait chaque mouvement du navire et r&eacute;p&eacute;tait chaque ordre du pilote.<br />La vague inqui&eacute;tude qui planait sur la foule avait particuli&egrave;rement atteint un des spectateurs de l&rsquo;esplanade de Saint-Jean, de sorte qu&rsquo;il ne put attendre l&rsquo;entr&eacute;e du b&acirc;timent dans le port&nbsp;; il sauta dans une petite barque et ordonna de ramer au-devant du Pharaon, qu&rsquo;il atteignit en face de l&rsquo;anse de la R&eacute;serve...|