<b>Perdu dans une tempête, un gardien de phare entend des voix...</b><br><br>Bretagne, début du vingtième siècle. Auguste est le gardien du Cap Noir, un phare bâti sur un éperon rocheux en pleine mer. Alors que la tempête fait rage, et que le phare est coupé du monde pendant plusieurs jours, Auguste se met à entendre des voix. Simple hallucination, ou présage d’un drame à venir ? <br>« Le père d’Auguste, fervent catholique, n’aimait pas les croyances qui prenaient leur source ailleurs que dans la Bible, et n’avait que dédain pour les histoires de bonnes femmes, comme il les appelait. Sa mère, au contraire, était superstitieuse : elle voyait le monde comme un réseau de signes, qui annonçaient soit la bonne fortune, soit un destin funeste. Auguste avait hérité de ces deux influences : il refusait de croire qu’un esprit lui rendait visite chaque nuit, mais il récitait, par précaution, des couplets occultes destinés à conjurer l’influence des morts. »<br><br><b>Découvrez sans plus attendre ce roman, court et intense, sur les traces de phénomènes mystérieux au large des côtes bretonnes.</b><br><br>EXTRAIT<br><br>Une bourrasque le tira du sommeil en pleine nuit. Il alluma son bougeoir à tâtons et se redressa, trempé de sueur. Une peur sans cause le tenaillait. La brutalité du changement lui causait peut-être des insomnies. Il fallait encore qu’il s’habitue à l’impression de solitude exceptionnelle que l’on éprouvait au Cap Noir. <br>En attendant de retrouver son calme, il feuilleta son livre de chevet. Il avait commencé les « Aventures de Tom Sawyer ». Le jeune héros devait repeindre la barrière de sa tante, mais par un étonnant stratagème, il parvenait à s’acquitter de cette corvée sans faire le moindre effort, tout en gagnant plus d’argent que prévu. En quelques pages, Auguste sentit la fatigue revenir. <br>Au moment d’éteindre le bougeoir, il entendit des craquements répétés. Il crut d’abord au vent qui frappait au carreau, mais en écoutant plus attentivement, il s’aperçut que c’étaient des coups, faibles et réguliers, qui venaient du plancher, comme si l’on marchait dans une pièce en dessous de sa chambre. <br>Les coups s’atténuèrent, mais il entendit quelque chose d’autre. Une voix. Un soupir… Quelqu’un pleurait, là-dessous. Des sanglots étouffés. Il fallait tendre l’oreille pour les saisir. Cela ressemblait aux pleurs d’une femme ou d’un enfant qu’on aurait bâillonné. <br>Auguste savait que c’était impossible. Il n’y avait rien sous la chambre. Rien du tout. Rien que les fondations. Quand bien même il y eût une cachette secrète, personne n’aurait pu s’y trouver. Le Cap Noir était à deux milles de la côte : seuls les gardiens du phare y posaient le pied.<br><br>À PROPOS DE L'AUTEUR<br><br>Né en 1995 à Villeneuve D’Ascq, <b>Benjamin Van-Hyfte</b> est étudiant en commerce à Lille. Il se consacre en parallèle à sa passion pour l’écriture. Il s’inspire des légendes bretonnes pour son nouveau roman <i>Présages</i>.