Le Spleen de Paris, &eacute;galement connu sous le titre Petits po&egrave;mes en prose, est un recueil posthume de po&egrave;mes en prose de Charles Baudelaire, &eacute;tabli par Charles Asselineau et Th&eacute;odore de Banville. Il a &eacute;t&eacute; publi&eacute; pour la premi&egrave;re fois en 1869 dans le quatri&egrave;me volume des &OElig;uvres compl&egrave;tes de Baudelaire publi&eacute; par l&rsquo;&eacute;diteur Michel Levy apr&egrave;s la mort du po&egrave;te.<br />Extrait<br />| I - L&rsquo;&Eacute;TRANGER<br />&mdash; Qui aimes-tu le mieux, homme &eacute;nigmatique, dis&nbsp;? ton p&egrave;re, ta m&egrave;re, ta s&oelig;ur ou ton fr&egrave;re&nbsp;?<br />&mdash; Je n&rsquo;ai ni p&egrave;re, ni m&egrave;re, ni s&oelig;ur, ni fr&egrave;re.<br />&mdash; Tes amis&nbsp;?<br />&mdash; Vous vous servez l&agrave; d&rsquo;une parole dont le sens m&rsquo;est rest&eacute; jusqu&rsquo;&agrave; ce jour inconnu.<br />&mdash; Ta patrie&nbsp;?<br />&mdash; J&rsquo;ignore sous quelle latitude elle est situ&eacute;e.<br />&mdash; La beaut&eacute;&nbsp;?<br />&mdash; Je l&rsquo;aimerais volontiers, d&eacute;esse et immortelle.<br />&mdash; L&rsquo;or&nbsp;?<br />&mdash; Je le hais comme vous ha&iuml;ssez Dieu.<br />&mdash; Eh&nbsp;! qu&rsquo;aimes-tu donc, extraordinaire &eacute;tranger&nbsp;?<br />&mdash; J&rsquo;aime les nuages&hellip; les nuages qui passent&hellip; l&agrave;-bas&hellip; les merveilleux nuages&nbsp;!