Comme autant de défis à la dépossession et à l'inégalité coloniales, bien des combats que l'on peut qualifier de « démocratiques » ont été menés dans l'Algérie sous domination française par des membres des deux communautés, ensemble ou séparément. Nés du refus des discriminations comme de l'irrépressible aspiration individuelle et collective à se faire reconnaître, à s'exprimer, à s'organiser, à s'émanciper, ils ont investi tout à la fois l'activité sociale et professionnelle, les formes diverses de l'art et de la culture, l'espace civique et politique. D'espoirs en déconvenues, d'échecs en nouvelles formes d'action, autant de mobilisations qui, conduites au nom d'un idéal républicain ouvertement bafoué pour le plus grand nombre, ou en quête d'une identité algérienne à retrouver / à construire, auront ouvert la voie à l'affirmation nationale. <br>Sans prétendre à l'exhaustivité, ce volume rassemble une trentaine d'études, d'une focale plus ou moins resserrée, dues à des chercheurs de spécialités et de convictions diverses, représentant au moins trois générations et venus des deux rives de la Méditerranée, ou d'encore ailleurs. Ils illustrent la variété des pistes s'ouvrant dans ce vaste chantier que reste l'histoire de la colonisation et des forces qui se sont dressées contre elle. À interroger le cheminement obstiné de la revendication démocratique dans un contexte aussi oppressif, de tels travaux en appellent, chacun à sa manière, au pouvoir des idées, à l'acceptation du pluralisme et de la tolérance et au défi qu'en toutes circonstances, des hommes et des femmes savent relever pour plus de liberté. Textes réunis et présentés par Afifa Bererhi, Naget Khadda, Christian Phéline et Agnès Spiquel.<br>