ELLE suivait le quai d&#39;Orsay, de son pas court, vif, d&eacute;cid&eacute;, son joli teint frais anim&eacute; par l&#39;air sec et piquant d&#39;un apr&egrave;s-midi de d&eacute;cembre, ses beaux yeux bleus curieusement et joyeusement ouverts, sa toque de loutre coquettement pos&eacute;e sur ses frisons d&#39;un brun dor&eacute;, lorsque tout &agrave; coup un grand tressaillement la secoua, ses genoux fl&eacute;chirent, la force lui manqua pour avancer. Elle venait d&#39;apercevoir Lionel.<br />Ce n&#39;&eacute;tait pas pour le rencontrer qu&#39;elle avait fait ce grand d&eacute;tour, sortant du Louvre, o&ugrave; elle copiait un tableau de l&#39;&Eacute;cole italienne, et n&#39;ayant qu&#39;&agrave; prendre l&#39;avenue de l&#39;Op&eacute;ra et la rue d&#39;Amsterdam pour se retrouver chez ses parents, aux Batignolles. Non, elle aurait eu presque peur &agrave; l&#39;id&eacute;e de le voir, et surtout grande honte en songeant qu&#39;il devinerait une pareille intention.