Extrait<br />| I<br />La femme de chambre entra, apportant le courrier qu&rsquo;elle posa sur un gu&eacute;ridon, pr&egrave;s de la grande berg&egrave;re &agrave; oreilles. Mme de Thury &eacute;tendit une petite main grassouillette et prit une enveloppe de fort v&eacute;lin dont elle fit sauter le cachet aux armes de Br&uuml;sfeld. Elle d&eacute;plia la feuille qui s&rsquo;y trouvait contenue et lut&nbsp;:<br /><br />Ambleuse, ce 7 janvier 1860.<br />&laquo;&nbsp;Madame et ch&egrave;re s&oelig;ur,<br />&laquo;&nbsp;Apr&egrave;s un &eacute;change de correspondance avec mon cousin de Somers, nous avons d&eacute;cid&eacute; que le mariage d&rsquo;Aurore et de Carloman aurait lieu dans trois mois, vers la fin d&rsquo;avril. Vous serez tr&egrave;s aimable de vous occuper du trousseau de ma fille. Qu&rsquo;il soit convenable pour son rang. Mais il faut tenir compte que la vie &agrave; Montaubert est simple et patriarcale, ainsi que me le rappelle G&eacute;rard de Somers. Je me fie d&rsquo;ailleurs compl&egrave;tement &agrave; votre tact et &agrave; votre go&ucirc;t parfait.<br />&laquo;&nbsp;J&rsquo;esp&egrave;re que votre sant&eacute; vous permettra d&rsquo;accompagner Aurore &agrave; Ambleuse, pour remplacer sa m&egrave;re. Il suffira qu&rsquo;elle arrive deux jours avant la c&eacute;r&eacute;monie, qui sera tout &agrave; fait intime. Mon triste foyer doit continuer d&rsquo;ignorer tout ce qui peut avoir apparence de f&ecirc;te. G&eacute;rard de Somers, emp&ecirc;ch&eacute; par ses infirmit&eacute;s, ne viendra pas et Carloman sera accompagn&eacute; seulement de son fr&egrave;re cadet.<br />&laquo;&nbsp;En vous remerciant des soins que vous avez donn&eacute;s &agrave; Aurore, je vous baise les mains, Madame et ch&egrave;re s&oelig;ur.<br />&laquo;&nbsp;Carloman, prince de Br&uuml;sfeld.&nbsp;&raquo;...|