Viviane remontait d&rsquo;un pas alerte le petit sentier de douaniers qui suivait le bord de la falaise. Au-dessous d&rsquo;elle, une mer paisible caressait de ses vagues paresseuses l&rsquo;assise de granit dans laquelle, depuis des si&egrave;cles, elle avait creus&eacute; d&rsquo;&eacute;troits couloirs, des grottes, les uns et les autres jamais d&eacute;couverts, f&ucirc;t-ce aux plus basses mar&eacute;es. Une brume l&eacute;g&egrave;re persistait &agrave; l&rsquo;horizon, comme presque toujours sous ce ciel breton. Mais, autour de la jeune fille, sur l&rsquo;onde mollement balanc&eacute;e comme sur la lande rude plant&eacute;e de gen&ecirc;ts, s&rsquo;&eacute;tendait la claire lumi&egrave;re d&rsquo;un radieux soleil de mai qui ti&eacute;dissait l&rsquo;air vif aux senteurs de varech.<br />Viviane, sans s&rsquo;arr&ecirc;ter, consulta sa montre et eut un mouvement de contrari&eacute;t&eacute;.