Extrait<br />| I<br />La demie de midi sonnait &agrave; Saint-Sulpice quand R&eacute;gis arr&ecirc;ta sa voiture devant le bel immeuble ancien dont son oncle &eacute;tait propri&eacute;taire.<br />Il fit jouer la trompe, et la concierge vint ouvrir le portail, avec un sourire sur sa figure fan&eacute;e de quinquag&eacute;naire.<br />&ndash;&nbsp;Bonjour, monsieur R&eacute;gis&nbsp;! Vous avez fait un bon voyage&nbsp;?<br />&ndash;&nbsp;Tr&egrave;s bon, Coralie. Tout va bien ici&nbsp;?<br />&ndash;&nbsp;Mais oui, monsieur, tout &agrave; fait bien.<br />R&eacute;gis engagea la voiture sous la vo&ucirc;te. Une vaste cour s&rsquo;&eacute;tendait derri&egrave;re le b&acirc;timent principal. &Agrave; gauche se trouvaient les garages&nbsp;; dans le fond s&rsquo;&eacute;levait un antre corps de logis d&rsquo;un &eacute;tage, dont une partie du rez-de-chauss&eacute;e &eacute;tait occup&eacute;e par les bureaux de M. Martin Dorians, architecte r&eacute;put&eacute; autant pour sa valeur que pour sa conscience professionnelle, et qui avait fait de son neveu R&eacute;gis son associ&eacute;.<br />Remettant sa voiture aux mains du valet chauffeur, qui fl&acirc;nait pr&egrave;s du garage en fumant une cigarette, R&eacute;gis revint au b&acirc;timent principal et gagna le premier &eacute;tage. Il ouvrit la porte avec sa clef, traversa la grande antichambre orn&eacute;e de beaux meubles anciens et entra dans le petit salon parfum&eacute; de la senteur des violettes, fleurs pr&eacute;f&eacute;r&eacute;es de Mme Dorians.<br />&ndash;&nbsp;Ah&nbsp;! te voil&agrave;, cher enfant&nbsp;!<br />M. Dorians, assis pr&egrave;s de la chemin&eacute;e, tournait vers l&rsquo;arrivant un visage joyeux.<br />&ndash;&nbsp;Oui, mon oncle. J&rsquo;ai fait un peu de vitesse pour arriver &agrave; l&rsquo;heure du d&eacute;jeuner.<br />&ndash;&nbsp;Va vite te changer, pour ne pas faire attendre le souffl&eacute; de Rosa, qui en ferait un drame, dit en riant Mme Dorians.<br />R&eacute;gis baisa affectueusement la main qu&rsquo;elle lui tendait.<br />&ndash;&nbsp;Faites servir, ma tante. J&rsquo;en ai pour dix minutes et je mangerai le souffl&eacute; retomb&eacute;, s&rsquo;il y a lieu. Nous n&rsquo;en dirons rien &agrave; Rosa...|