Les Sangsues est un roman d&#39;Edmond Jaloux publi&eacute; en 1901.<br />Pr&eacute;sentation<br />Extrait<br />|Le dernier jeudi de chaque mois, M.&nbsp;l&rsquo;abb&eacute; Th&eacute;odore Barbaroux, directeur de l&rsquo;&eacute;cole Saint-Louis-de-Gonzague, r&eacute;unissait ses professeurs pour causer avec eux de l&rsquo;avenir de sa maison et de la conduite des &eacute;l&egrave;ves.<br />L&rsquo;abb&eacute; Barbaroux &eacute;tait un petit homme maigre et sec, nerveux et remuant. Il avait le front haut, sous une flottante chevelure grise, o&ugrave; la tonsure grandissait de jour en jour, le nez osseux et envahissant, les joues creus&eacute;es, la bouche grande et mince, peu de l&egrave;vres, un menton de galoche et quelque chose d&rsquo;asc&eacute;tique dans toute sa figure aust&egrave;re et labour&eacute;e de rides. Mais l&rsquo;expression de loyaut&eacute; et de franchise, qui sortait de cette physionomie, en corrigeait la rudesse&nbsp;; et sous d&rsquo;&eacute;pais sourcils broussailleux, ses yeux bleus, ing&eacute;nus, tr&egrave;s clairs, gardaient un peu de la confiance et de la droiture d&rsquo;un regard d&rsquo;enfant, &mdash; lorsque la col&egrave;re ou une surprise scandalis&eacute;e n&rsquo;en faisaient pas deux fontaines d&rsquo;&eacute;clairs. De m&ecirc;me, sa voix &eacute;clatante conservait un ton jovial, plein de vigueur et d&rsquo;entrain&nbsp;; ou bien, elle devenait si s&eacute;v&egrave;re que sa sonorit&eacute; grave et caverneuse et ses accents path&eacute;tiquement indign&eacute;s intimidaient ses auditeurs...|&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;