La justice est un service public r&eacute;galien qui fait l&rsquo;objet, de la part des justiciables, de r&eacute;actions souvent contradictoires mais toujours passionn&eacute;es.<br />Entre m&eacute;fiance et confiance, le service public de la justice est tant&ocirc;t v&eacute;n&eacute;r&eacute;, tant&ocirc;t critiqu&eacute; et parfois m&ecirc;me d&eacute;stabilis&eacute;. Pourtant, en Afrique francophone comme ailleurs, la justice, en tant que pouvoir, est le pivot de l&rsquo;Etat de droit ; et en tant que service public, la garantie de la r&eacute;gulation dans une soci&eacute;t&eacute; apais&eacute;e.<br /><br />Mais, en Afrique francophone peut-&ecirc;tre plus qu&rsquo;ailleurs, le fonctionnement de la justice est en prise &agrave; de nombreux d&eacute;fis. D&eacute;fis qui r&eacute;sultent des instabilit&eacute;s constitutionnelles ; du soup&ccedil;on de proximit&eacute; de la justice avec le pouvoir politique ; de la lenteur des proc&eacute;dures et des incertitudes dans l&rsquo;ex&eacute;cution des jugements ; du d&eacute;faut d&rsquo;adh&eacute;sion de la communaut&eacute; des citoyens &agrave; cette justice qui leur semble parfois bien &eacute;loign&eacute;e &ndash; au sens g&eacute;ographique et symbolique du terme &ndash; de leurs attentes ; et plus g&eacute;n&eacute;ralement des conditions mat&eacute;rielles insatisfaisantes qui ne permettent pas aux Cours et tribunaux d&rsquo;&eacute;voluer dans un environnement serein qui leur garantirait la mise &agrave; distance optimale, &agrave; d&eacute;faut d&rsquo;&ecirc;tre maximale, du pouvoir en place.<br /><br />C&rsquo;est l&rsquo;ensemble de ces d&eacute;fis que cet ouvrage propose de mettre en &eacute;vidence &agrave; travers l&rsquo;&eacute;vocation des principes classiques et singuliers de fonctionnement du service public de la justice comme, notamment, l&rsquo;acc&egrave;s, la gratuit&eacute;, l&rsquo;efficacit&eacute;, la responsabilit&eacute;, l&rsquo;ind&eacute;pendance ou encore l&rsquo;ex&eacute;cution des d&eacute;cisions. Principes sans lesquels la justice ne peut plus exercer sa &laquo; facult&eacute; d&rsquo;emp&ecirc;cher &raquo;, pour reprendre le mot de Montesquieu, ouvrant alors la voie aux abus et aux d&eacute;rives.