Le jour m&ecirc;me de son d&eacute;part la Junon pr&eacute;sentait le spectacle le plus singulier. Dire qu&rsquo;elle &eacute;tait encombr&eacute;e, ce n&rsquo;est rien dire ; il n&rsquo;y a pas de mot qui puisse exprimer un pareil enchev&ecirc;trement de choses disparates ; des caisses de toutes formes et de toutes dimensions, des sacs, des cartons, des provisions, des armes couvraient le pont, malgr&eacute; le va-et-vient continuel des gar&ccedil;ons et des matelots s&rsquo;effor&ccedil;ant de mettre chaque chose &agrave; sa place, soit dans les cales, soit dans les chambres. De chaque c&ocirc;t&eacute;, deux grands chalands, que des hommes de peine d&eacute;chargeaient en toute h&acirc;te, et dont le contenu venait obstruer les passages, s&rsquo;accumuler au pied des m&acirc;ts et le long des claires-voies. C&rsquo;&eacute;taient des pi&egrave;ces de machine, des cordes, des fanaux, de la vaisselle&hellip; Enfin, le plus complet et le moins artistique d&eacute;sordre qui se puisse voir.<br />Au milieu&hellip; que dis-je ? par-dessus tout cela, une foule compacte et remuante d&rsquo;amis, de curieux, de n&eacute;gociants, d&rsquo;ouvriers du port, de marins, etc&hellip;