Middlemarch, &eacute;tude de la vie de province est un roman britannique, &eacute;crit en 1871 par la romanci&egrave;re George Eliot. Publi&eacute; entre 1871 et 1872, le roman se d&eacute;roule dans la ville fictionnelle de Middlemarch dans les Midlands de 1829 &agrave; 1832. Il pr&eacute;sente plusieurs histoires crois&eacute;es et un large ensemble de personnages. Les diff&eacute;rents th&egrave;mes trait&eacute;s incluent le statut des femmes, la nature du mariage, l&rsquo;id&eacute;alisme, l&rsquo;&eacute;go&iuml;sme, la religion, l&rsquo;hypocrisie, les r&eacute;formes politiques et l&rsquo;&eacute;ducation.<br />|Wikip&eacute;dia|<br /><br />Extrait<br />| CHAPITRE PREMIER<br />Miss Brooke avait ce genre de beaut&eacute; que rehausse encore la simplicit&eacute; de la mise. Elle avait la main et le poignet assez d&eacute;licatement model&eacute;s pour porter avec gr&acirc;ce des manches tout unies, comme celles de la Vierge des peintres italiens&nbsp;; son profil, aussi bien que sa taille et son maintien, semblait emprunter une dignit&eacute; plus grande &agrave; la s&eacute;v&eacute;rit&eacute; de son costume&nbsp;; aussi toute sa personne offrait-elle, &agrave; c&ocirc;t&eacute; des modes provinciales, le m&ecirc;me contraste qu&rsquo;une belle citation de la Bible, ou de nos vieux po&egrave;tes, au milieu d&rsquo;une colonne de journal. On parlait d&rsquo;elle g&eacute;n&eacute;ralement comme d&rsquo;une jeune fille remarquablement dou&eacute;e, mais on ajoutait que sa s&oelig;ur C&eacute;lia avait plus de bon sens.<br />C&eacute;lia n&rsquo;avait pas plus de recherche dans sa mise&nbsp;; ce n&rsquo;&eacute;tait qu&rsquo;aux yeux des observateurs attentifs que sa robe diff&eacute;rait de celle de son a&icirc;n&eacute;e et respirait dans ses plis comme un parfum de coquetterie. La simplicit&eacute; de miss Brooke tenait, comme celle de sa s&oelig;ur, &agrave; plusieurs causes. L&rsquo;orgueil d&rsquo;&ecirc;tre des &laquo;&nbsp;ladies&nbsp;&raquo; y entrait pour quelque chose&nbsp;: si la famille des Brooke n&rsquo;&eacute;tait pas pr&eacute;cis&eacute;ment aristocratique, elles n&rsquo;en &eacute;taient pas moins de bonne race, et en remontant &agrave; une ou deux g&eacute;n&eacute;rations, vous ne leur eussiez pas trouv&eacute; un anc&ecirc;tre ayant mani&eacute; l&rsquo;aune ou ficel&eacute; des paquets, pas un d&rsquo;un rang inf&eacute;rieur &agrave; celui d&rsquo;homme d&rsquo;&Eacute;glise o&ugrave; d&rsquo;officier de marine. Un de ces anc&ecirc;tres notamment, gentilhomme puritain au service de Cromwell, avait &eacute;t&eacute; assez avis&eacute; pour se trouver, au sortir des troubles politiques, propri&eacute;taire d&rsquo;un respectable domaine de famille. En raison de leur naissance, ces jeunes femmes, habitant une paisible maison de campagne et fr&eacute;quentant une &eacute;glise de village &agrave; peine plus grande qu&rsquo;un salon, consid&eacute;raient la toilette comme une recherche bonne pour des filles de petit marchand, cherchant &agrave; se grandir. Une &eacute;conomie de bonne maison faisait alors du luxe de la toilette le premier article &agrave; supprimer d&rsquo;un budget grev&eacute; des d&eacute;penses impos&eacute;es par le rang et la situation de la famille. La simplicit&eacute; de leur mise s&rsquo;expliquait suffisamment ainsi en dehors de tout sentiment religieux&nbsp;; pour miss Brooke, cependant, la religion aurait suffi &agrave; l&rsquo;y d&eacute;cider, et C&eacute;lia entrait doucement dans les sentiments de sa s&oelig;ur, avec le bon sens qui lui &eacute;tait habituel et sans qu&rsquo;il s&rsquo;y m&ecirc;l&acirc;t la moindre singularit&eacute; d&rsquo;esprit...|<br /><br />&nbsp;