L&rsquo;&Eacute;ducation sentimentale, histoire d&rsquo;un jeune homme est un roman de Gustave Flaubert, publi&eacute; le 17 novembre 1869.<br />Le personnage principal est Fr&eacute;d&eacute;ric Moreau, jeune provincial de dix-huit ans venant faire ses &eacute;tudes &agrave; Paris. De 1840 &agrave; 1867, celui-ci conna&icirc;tra l&rsquo;amiti&eacute; ind&eacute;fectible et la force de la b&ecirc;tise, l&rsquo;art, la politique. Plusieurs femmes traversent son existence, mais aucune ne peut se comparer &agrave; Marie Arnoux, &eacute;pouse d&rsquo;un riche marchand d&rsquo;art, dont il est &eacute;perdument amoureux. C&rsquo;est au contact de cette passion inactive et des contingences du monde qu&rsquo;il fera son &eacute;ducation sentimentale, qui se r&eacute;sumera pour l&rsquo;essentiel &agrave; br&ucirc;ler, peu &agrave; peu, ses illusions&hellip;|<br />|Source Wikip&eacute;dia|<br /><br />Extrait<br />| I<br />Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville-de-Montereau, pr&egrave;s de partir, fumait &agrave; gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard.<br />Des gens arrivaient hors d&rsquo;haleine&nbsp;; des barriques, des c&acirc;bles, des corbeilles de linge g&ecirc;naient la circulation&nbsp;; les matelots ne r&eacute;pondaient &agrave; personne&nbsp;; on se heurtait&nbsp;; les colis montaient entre les deux tambours, et le tapage s&rsquo;absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s&rsquo;&eacute;chappant par des plaques de t&ocirc;le, enveloppait tout d&rsquo;une nu&eacute;e blanch&acirc;tre, tandis que la cloche, en avant, tintait sans discontinuer.<br />Enfin le navire partit&nbsp;; et les deux berges, peupl&eacute;es de magasins, de chantiers et d&rsquo;usines, fil&egrave;rent comme deux larges rubans que l&rsquo;on d&eacute;roule.<br />Un jeune homme de dix-huit ans, &agrave; longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait aupr&egrave;s du gouvernail, immobile. &Agrave; travers le brouillard, il contemplait des clochers, des &eacute;difices dont il ne savait pas les noms&nbsp;; puis il embrassa, dans un dernier coup d&rsquo;&oelig;il, l&rsquo;&icirc;le Saint-Louis, la Cit&eacute;, Notre-Dame&nbsp;; et bient&ocirc;t, Paris disparaissant, il poussa un grand soupir.<br />M. Fr&eacute;d&eacute;ric Moreau, nouvellement re&ccedil;u bachelier, s&rsquo;en retournait &agrave; Nogent-sur-Seine, o&ugrave; il devait languir pendant deux mois, avant d&rsquo;aller faire son droit. Sa m&egrave;re, avec la somme indispensable, l&rsquo;avait envoy&eacute; au Havre voir un oncle, dont elle esp&eacute;rait, pour lui, l&rsquo;h&eacute;ritage&nbsp;; il en &eacute;tait revenu la veille seulement&nbsp;; et il se d&eacute;dommageait de ne pouvoir s&eacute;journer dans la capitale, en regagnant sa province par la route la plus longue.<br />Le tumulte s&rsquo;apaisait&nbsp;; tous avaient pris leur place&nbsp;; quelques-uns, debout, se chauffaient autour de la machine, et la chemin&eacute;e crachait avec un r&acirc;le lent et rythmique son panache de fum&eacute;e noire&nbsp;; des gouttelettes de ros&eacute;e coulaient sur les cuivres&nbsp;; le pont tremblait sous une petite vibration int&eacute;rieure, et les deux roues, tournant rapidement, battaient l&rsquo;eau...|<br /><br />&nbsp;