C&rsquo;&eacute;taient les fr&egrave;res Sam et Sib &ndash; de leur v&eacute;ritable nom &ndash; de bapt&ecirc;me Samuel et S&eacute;bastian &ndash;, oncles de Miss Campbell. &Eacute;cossais de vieille roche, &Eacute;cossais d&rsquo;un antique clan des Hautes-Terres, &agrave; eux deux ils comptaient cent douze ans d&rsquo;&acirc;ge, avec quinze mois d&rsquo;&eacute;cart seulement entre l&rsquo;a&icirc;n&eacute; Sam et le cadet Sib.<br />Pour esquisser en quelques traits ces prototypes de l&rsquo;honneur, de la bont&eacute;, du d&eacute;vouement, il suffit de rappeler que leur existence tout enti&egrave;re avait &eacute;t&eacute; consacr&eacute;e &agrave; leur ni&egrave;ce. Ils &eacute;taient fr&egrave;res de sa m&egrave;re, qui, demeur&eacute;e veuve apr&egrave;s un an de mariage, fut bient&ocirc;t emport&eacute;e par une maladie foudroyante. Sam et Sib Melvill rest&egrave;rent donc seuls, en ce monde, gardiens de la petite orpheline. Unis dans la m&ecirc;me tendresse, ils ne v&eacute;curent, ne pens&egrave;rent, ne r&ecirc;v&egrave;rent plus que pour elle.