Trieste, la capitale de l&rsquo;Illyrie, se divise en deux villes tr&egrave;s dissemblables&nbsp;: une ville neuve et riche, Theresienstadt, correctement b&acirc;tie au bord de cette baie sur laquelle l&rsquo;homme a conquis son sous-sol&nbsp;; une ville vieille et pauvre irr&eacute;guli&egrave;rement construite, resserr&eacute;e entre le Corso, qui la s&eacute;pare de la premi&egrave;re, et les pentes de la colline du Karst, dont le sommet est couronn&eacute; par une citadelle d&rsquo;aspect pittoresque.<br />Le port de Trieste est couvert par le m&ocirc;le de San-Carlo, pr&egrave;s duquel mouillent de pr&eacute;f&eacute;rence les navires du commerce. L&agrave; se forment volontiers, et, parfois, en nombre inqui&eacute;tant, des groupes de ces boh&egrave;mes, sans feu ni lieu, dont les habits, pantalons, gilets ou vestes, pourraient se passer de poches, car leurs propri&eacute;taires n&rsquo;ont jamais rien eu, et vraisemblablement n&rsquo;auront jamais rien &agrave; y mettre.