Il y a quelques ann&eacute;es, des troubles s&eacute;rieux ayant &eacute;clat&eacute; en Cr&ecirc;te, un navire de guerre fran&ccedil;ais re&ccedil;ut l&rsquo;ordre d&rsquo;observer, &agrave; distance courtoise, les complications qui pourraient surgir et de prot&eacute;ger, au besoin, la s&ucirc;ret&eacute; de la population chr&eacute;tienne.<br />Le Prom&eacute;th&eacute;e, alors hivernant sur nos c&ocirc;tes en rade de Villefranche, fut d&eacute;sign&eacute; pour cette mission. Il devait gagner au plus t&ocirc;t le mouillage de Rhodes, choisi &agrave; cause de son voisinage du point menac&eacute;. Peu d&rsquo;heures apr&egrave;s la r&eacute;ception du t&eacute;l&eacute;gramme minist&eacute;riel, le commandant Gu&eacute;rin mettait le cap sur Toulon pour porter ses approvisionnements au complet. Deux jours plus tard, le cuirass&eacute; filait vers l&rsquo;Orient.<br />Dire que tout le monde &agrave; bord, du commandant au dernier chauffeur, b&eacute;nissait les Cr&eacute;tois, ce serait une exag&eacute;ration invraisemblable. La perspective de ces longues semaines &agrave; passer sous les vieux murs des Chevaliers de l&rsquo;H&ocirc;pital n&rsquo;avait rien de r&eacute;cr&eacute;atif. Au carr&eacute;, c&rsquo;&eacute;taient de v&eacute;ritables g&eacute;missements.