Apr&egrave;s avoir accompagn&eacute; mon mari deux fois en Asie centrale, dans l&rsquo;espace de quatre ans, je l&rsquo;ai &eacute;galement suivi lors de son voyage aux Indes, au Cachemire et au petit Tibet. Quant &agrave; la rapidit&eacute; avec laquelle nous avons ex&eacute;cut&eacute; nos deux derniers voyages, quelques dates en diront plus long qu&rsquo;une description. En d&eacute;cembre 1880 nous &eacute;tions &agrave; Tachkent; en janvier 1881, sur les bords de la mer d&rsquo;Aral; en avril 1881, en &Eacute;gypte; en juin de la m&ecirc;me ann&eacute;e, au c&oelig;ur de l&rsquo;Himalaya.<br />Le 18 avril 1881, nous partions le soir de Gratz en nous dirigeant vers Trieste. Gr&acirc;ce &agrave; quelques largesses, nous obtenons un bon coup&eacute;. Dormons... Ah!... tr&egrave;s bien... La &nbsp;respiration devient r&eacute;guli&egrave;re, et les reins sont bien appuy&eacute;s. Un bon sommeil nous donnera des forces... Oui!... Comptons l&agrave;-dessus. Des cris de d&eacute;tresse partent du compartiment voisin: &laquo;Au secours! Au nom du ciel, au secours!&raquo; Le train s&rsquo;arr&ecirc;te &agrave; Laibach et les cris redoublent de plus belle. Une voyageuse &eacute;perdue para&icirc;t &agrave; la porti&egrave;re et crie aux employ&eacute;s: &laquo;Mon mari se meurt, il est empoisonn&eacute;! Du lait! au nom du ciel, du lait!&raquo;