L&#39;Intelligence des fleurs est un receuil de l&#39;&eacute;crivain francophone belge Maurice Maeterlinck, paru en 1907.<br />Extrait<br />| II<br />Il serait superflu de retracer le tableau des grands syst&egrave;mes de la f&eacute;condation florale&nbsp;: le jeu des &eacute;tamines et du pistil, la s&eacute;duction des parfums, l&rsquo;appel des couleurs harmonieuses et &eacute;clatantes, l&rsquo;&eacute;laboration du nectar, absolument inutile &agrave; la fleur, et qu&rsquo;elle ne fabrique que pour attirer et retenir le lib&eacute;rateur &eacute;tranger, le messager d&rsquo;amour, abeille, bourdon, mouche, papillon, phal&egrave;ne, qui doit lui apporter le baiser de l&rsquo;amant lointain, invisible, immobile&hellip;<br />Ce monde v&eacute;g&eacute;tal qui nous para&icirc;t si paisible, si r&eacute;sign&eacute;, o&ugrave; tout semble acceptation, silence, ob&eacute;issance, recueillement, est au contraire celui o&ugrave; la r&eacute;volte contre la destin&eacute;e est la plus v&eacute;h&eacute;mente et la plus obstin&eacute;e. L&rsquo;organe essentiel, l&rsquo;organe nourricier de la plante, sa racine, l&rsquo;attache indissolublement au sol. S&rsquo;il est difficile de d&eacute;couvrir, parmi les grandes lois qui nous accablent, celle qui p&egrave;se le plus lourdement &agrave; nos &eacute;paules, pour la plante, il n&rsquo;y a pas de doute&nbsp;: c&rsquo;est la loi qui la condamne &agrave; l&rsquo;immobilit&eacute; depuis sa naissance jusqu&rsquo;&agrave; sa mort. Aussi sait-elle mieux que nous, qui dispersons nos efforts, contre quoi d&rsquo;abord s&rsquo;insurger. Et l&rsquo;&eacute;nergie de son id&eacute;e fixe qui monte des t&eacute;n&egrave;bres de ses racine pour s&rsquo;organiser et s&rsquo;&eacute;panouir dans la lumi&egrave;re de sa fleur, est un spectacle incomparable...|<br /><br />&nbsp;