Un matin du mois de janvier 1855, un homme d&rsquo;une cinquantaine d&rsquo;ann&eacute;es parcourait d&rsquo;un pas rapide et saccad&eacute; le jardin d&rsquo;une charmante habitation de la rue de la Gendarmerie, &agrave; Saint-Denis ; non pas &agrave; Saint-Denis pr&egrave;s de Paris, mais &agrave; Saint-Denis la capitale de l&rsquo;&icirc;le Bourbon, ce rocher volcanique perdu au milieu de l&rsquo;oc&eacute;an Indien et que les Anglais daign&egrave;rent nous rendre en 1815. Du groupe des &icirc;les Mascareignes, nos voisins d&rsquo;outre Manche voulurent bien ne garder que la reine : l&rsquo;&icirc;le de France. Ce promeneur agit&eacute; dont la bonne et placide physionomie refl&eacute;tait la plus profonde pr&eacute;occupation, &eacute;tait Me Duchemin, notaire.<br />Pour qui connaissait les habitudes calmes et pacifiques du personnage que nous pr&eacute;sentons aussi brusquement &agrave; nos lecteurs, il &eacute;tait &eacute;vident qu&rsquo;il se passait quelque chose de grave dans l&rsquo;esprit de l&rsquo;honorable tabellion, car, sans se douter bien certainement qu&rsquo;il imitait Tarquin le Superbe, il s&rsquo;en allait de droite et de gauche, abattant impitoyablement, de la badine qui fouettait dans sa main, les feuilles de cactus et les fleurs d&rsquo;alo&egrave;s qu&rsquo;il rencontrait sur son passage.