La petite ville de Verri&egrave;res peut passer pour l&rsquo;une des plus jolies de la Franche-Comt&eacute;. Ses maisons blanches avec leurs toits pointus de tuiles rouges s&rsquo;&eacute;tendent sur la pente d&rsquo;une colline, dont des touffes de vigoureux ch&acirc;taigniers marquent les moindres sinuosit&eacute;s. Le Doubs coule &agrave; quelques centaines de pieds au-dessous de ses fortifications, b&acirc;ties jadis par les Espagnols, et maintenant ruin&eacute;es.<br />Verri&egrave;res est abrit&eacute;e du c&ocirc;t&eacute; du nord par une haute montagne, c&rsquo;est une des branches du Jura. Les cimes bris&eacute;es du Verra se couvrent de neige d&egrave;s les premiers froids d&rsquo;octobre. Un torrent, qui se pr&eacute;cipite de la montagne, traverse Verri&egrave;res avant de se jeter dans le Doubs, et donne le mouvement &agrave; un grand nombre de scies &agrave; bois, c&rsquo;est une industrie fort simple et qui procure un certain bien-&ecirc;tre &agrave; la majeure partie des habitants plus paysans que bourgeois. Ce ne sont pas cependant les scies &agrave; bois qui ont enrichi cette petite ville. C&rsquo;est &agrave; la fabrique des toiles peintes, dites de Mulhouse, que l&rsquo;on doit l&rsquo;aisance g&eacute;n&eacute;rale qui, depuis la chute de Napol&eacute;on, a fait reb&acirc;tir les fa&ccedil;ades de presque toutes les maisons de Verri&egrave;res.