<b>Le terrorisme s'est invité au coeur de Bruxelles, marquant à vif la date du 22 mars 2016 dans la mémoire de ses habitants.</b><br/><br/>22 mars 2016, Bruxelles. Des attentats à la bombe sont perpétrés à l’aéroport et dans une station de métro, détruisant directement ou indirectement des dizaines de vies humaines. Soudain, Bruxelles n’est plus qu’une plaie immense. Comment les Bruxellois ont-ils vécu cette journée fatale ? Sven Gatz ravive les émotions du moment, diversement vécues, de sept personnages. Tout au long d’un parcours le menant de Molenbeek à Maelbeek, Sven Gatz dévoile, jusqu’à la nudité, l’âme de Bruxelles.<br/><br/><b>Suivez le parcours, le vécu et les émotions de sept personnages, de Molenbeek à Maelbeek, dans cette chronique bruxelloise qui réveille avec sensibilité le souvenir d'une journée noire.</b><br/><br/>EXTRAIT<br/><br/>Mais que des terroristes venus de chez nous vinssent sans vergogne causer des ravages dans ma ville, voilà bien le changement de trop, la goutte qui, ce jour-là, fit déborder le vase. Je ne remarquai même pas que je remuais ma cuillère dans mon café depuis une trentaine de secondes.<br/>– Ça va, Claude ?<br/>Le patron avait bien vu mon trouble, et voulait s’assurer que son client allait bien.<br/>– Oui, oui, ne t’inquiète pas. J’étais parti dans mes pensées. La bombe… Les salauds…<br/>Je peinais à faire des phrases complètes. Je me repris : « Donne-moi une bière. Le café est un peu fadasse, aujourd’hui. »<br/>Je souris. Fadasse. Ce n’est qu’à mi-chemin de mon verre de bière que je parvins à me concentrer sur mes deux journaux. Le Soir pour la politique, La Dernière Heure pour le sport. « Le jour où le Roi s’est fâché… sans grand impact », titrait en une le héraut francophone bruxellois. Cet article retint aussitôt mon attention. Royaliste un jour, royaliste toujours ! Mais le récit proposé, qui dépeignait un roi sans pouvoir, incapable de prendre le dessus sur des politiciens débiles, ne fit rien d’autre que de m’irriter. Bande d’escrocs.<br/>Pourquoi, me dis-je alors, ne laissent-ils pas faire le roi ? Pourquoi faut-il que ce pays soit si divisé ? Pourquoi les politiciens francophones donnent-ils aux Flamands tout ce dont ils rêvent, depuis un demi-siècle ? Et où s’arrêtera cette faim qu’ont les Flamands de faire main basse sur le pays ? Leur en faut-il donc toujours plus ?<br/>Jamais je ne fus séparatiste. Mais voici quelques années que je me surprenais parfois à considérer le scénario de l’indépendance flamande. J’avais vu mon pays changer, et ce que je voyais me rendait triste.<br/><br/>À PROPOS DE L'AUTEUR<br/><br/><b>Sven Gatz</b> (1967) est un homme politique bruxellois libéral. Il est ministre régional flamand pour la Culture, les Médias, la Jeunesse et Bruxelles. Il est l’auteur de nombreux ouvrages ayant pour sujets la politique, Bruxelles et la bière.