Le train de 5 h. 35, qui partait de la gare Saint-Lazare pour Saint-Germain, emmenait chaque jour un grand nombre de commer&ccedil;ants en vill&eacute;giature au V&eacute;sinet. Arthur Brunal, l&rsquo;assureur maritime, qui habitait rue du Havre, et se trouvait le premier sur le quai, avait la mission quotidienne de retenir un compartiment pour huit personnes, toujours les m&ecirc;mes.<br />C&rsquo;&eacute;taient Georges Blaque, le marchand de tissus, et son associ&eacute; Louis F&eacute;lix, Jules Z&egrave;bre, le remisier, les fr&egrave;res Rour&egrave;me, cols et cravates, et enfin M. Aristide Nordement, fabricant de bouchons, et son fils Robert, qui arrivaient d&rsquo;assez loin, de leur maison de la rue des Vinaigriers, pr&egrave;s du canal Saint-Martin.<br />Aristide Nordement &eacute;tait un petit vieillard &agrave; t&ecirc;te de g&eacute;ant. Son visage osseux &eacute;tait assez grossi&egrave;rement taill&eacute;. Le poil de sa barbe grise &eacute;tait mal r&eacute;parti ; celui des sourcils &eacute;tait abondant et dur, comme le poil des terriers &eacute;cossais.<br />Qu&rsquo;il f&ucirc;t question de politique &eacute;trang&egrave;re, des cours de la Bourse, ou du th&eacute;&acirc;tre, il ne prenait part &agrave; la conversation que par des : hon, hon&hellip; un peu sourds, et dont personne ne sut jamais s&rsquo;ils marquaient une protestation ou un acquiescement.