Compos&eacute;e en 1595, &quot;Rom&eacute;o et Juliette&quot; est la deuxi&egrave;me trag&eacute;die de Shakespeare ; celui-ci est alors &acirc;g&eacute; de 31 ans. On peut donc l&eacute;gitimement parler de trag&eacute;die de jeunesse.<br />Contrairement &agrave; &quot;Titus Andronicus&quot; qui la pr&eacute;c&egrave;de, et aux autres trag&eacute;dies du dramaturge, elle ne fait pas du pouvoir royal une question centrale.<br /><br />Apparue au moment de l&rsquo;&eacute;pid&eacute;mie de peste qui s&eacute;vit &agrave; Londres et entra&icirc;ne la fermeture des th&eacute;&acirc;tres, la pi&egrave;ce est contemporaine des deux po&egrave;mes narratifs<i>&nbsp;&quot;V&eacute;nus et Adonis&quot;</i> et &quot;<i>Le Viol de Lucr&egrave;ce&quot;</i>, ainsi que de certains des Sonnets. Or, on trouve, entre ces &oelig;uvres, une parent&eacute; th&eacute;matique et formelle.<br /><br />Shakespeare s&rsquo;est inspir&eacute; du po&egrave;me de l&rsquo;Anglais Arthur Brooke, &quot;<i>La Tragique histoire de Rom&eacute;o et Juliette</i>&quot;, version versifi&eacute;e de l&rsquo;histoire de l&rsquo;italien Bandello (1554).<br />Mais le mythe des amants &agrave; l&rsquo;amour contrari&eacute; vient de plus loin. Il a &eacute;t&eacute; transmis par tout une cha&icirc;ne de conteurs, et fait &eacute;cho &agrave; l&rsquo;histoire de Pyrame et Thisb&eacute;, relat&eacute;e dans les &quot;<i>M&eacute;tamorphoses</i>&quot; d&rsquo;Ovide.<br /><br />L&#39;action se passe &agrave; V&eacute;rone et met en sc&egrave;ne deux grandes familles ennemies, les Montaigu et les Capulet. &Agrave; un bal masqu&eacute; donn&eacute; par les Capulet, Rom&eacute;o, un Montaigu, tombe follement amoureux de Juliette, une Capulet promise en mariage au comte Paris, un jeune noble. Il la retrouve &agrave; la nuit tomb&eacute;e, sous son balcon, pour lui d&eacute;clarer son amour. &Eacute;perdument amoureux, ils demandent le lendemain au fr&egrave;re Laurent de les marier. Mais leur bonheur sera bref...